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Le cumul des fonctions : portrait d’une démocratie confisquée

L’Union Démocratique des Bâtisseurs a annoncé dimanche les noms de ses candidats pour les législatives et locales à venir. Parmi eux plusieurs ministres de la République. Un spectacle du cumul de fonction aussi familier que désolant.

Loin d’être une preuve d’ancrage populaire, cette pratique est le symptôme d’une maladie politique qui ronge notre démocratie. Un mécanisme de confiscation du pouvoir par une élite qui refuse le renouvellement et bafoue les principes républicains.

La première victime du cumul est la séparation des pouvoirs. Comment le Parlement peut-il contrôler l’action du Gouvernement quand les ministres sont aussi les patrons politiques des groupes parlementaires ? La situation devient une mascarade.

Une fois élu, le ministre-candidat installe son suppléant et continue de tirer les ficelles depuis son ministère. Il transforme l’Assemblée Nationale en une simple chambre d’enregistrement. Le contrôleur et le contrôlé deviennent une seule et même personne. C’est l’antithèse du contrôle démocratique.

Accaparé par ses fonctions à Libreville, un ministre est incapable de se consacrer aux préoccupations quotidiennes de sa circonscription. Le mandat de député ou de maire est un « parachute doré ».

Pendant que l’élu parade dans les cercles du pouvoir, sa circonscription est gérée par un suppléant sans initiative et les problèmes des citoyens tels les routes, les écoles, le chômage s’accumulent.

Le cumul des fonctions verrouille la classe politique. Il crée une caste qui monopolise les postes et empêche tout renouvellement.

Pour cette élite, le mandat de député est une « assurance-vie » en cas de remaniement ministériel. Ce système étouffe l’émergence de nouveaux talents qui ne peuvent rivaliser.

Derrière les discours sur la « légitimité » se cache souvent l’accumulation des salaires, des indemnités, des véhicules et autres privilèges, financé par le contribuable.



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